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Quelle isolation (intérieure ou extérieure) lors d’une rénovation
Dans le cadre d’une rénovation, isoler une paroi permet d’en réduire les déperditions thermiques afin de diminuer vos factures énergétiques, d’augmenter la température de surface et d’améliorer le confort des occupants.
Mais, est-il préférable d’isoler par l’intérieur ou par l’extérieur ? La première solution est souvent moins chère mais plus contraignante si le logement est occupé. L’isolation par l’extérieur présente quant à elle de nombreux avantages, présentés dans cette vidéo (tirée du MOOC Bâtiment existant et humidité). Toutefois, il est nécessaire de prendre soin de nombreux détails pour ne pas créer de pathologies.
Impact trop faible des travaux sur les factures
Je viens de lire un article très intéressant tiré du Figaro (dont voici le lien) relatant une étude de la Revue de l’Energie (n°646 de Septembre-Octobre 2019).
En résumé, une étude réalisée entre 2000 et 2013 montre que 1.000 € de travaux de rénovation énergétique ne réduisent la facture que de 8,29 € en moyenne (soit un temps de retour sur investissement brut de 120 ans…). Ce résultat, bien loin des observations réalisées par mes clients, s’explique de plusieurs manières :
- les travaux réalisés (remplacement des fenêtres dans 40% des cas) ne sont pas ceux qui abaissent la facture énergétique. En outre, en cas de remplacement des menuiseries sans mise en place d’un système de ventilation efficace, le logement court de graves risques de pollution de l’air intérieur. Le choix des travaux à réaliser en priorité, en anticipant le phasage des travaux pour parvenir à un objectif de logement BBC, doit être réalisé par un expert indépendant lors d’un audit énergétique. Les différentes entreprises de bâtiment auxquelles les maîtres d’ouvrage font appel n’ont ni l’impartialité ni le recul nécessaires pour juger des travaux prioritaires. Si vous faites appel à un menuisier, peu de chance qu’il vous dise que refaire l’isolation des combles auparavant…
- la qualité de réalisation des travaux d’isolation laisse encore souvent à désirer. Sans parler des offres d’isolation à 1 € (qui sont une gabegie totale d’argent public, donc de notre argent), le label RGE n’est malheureusement pas un gage de qualité de mise en oeuvre des isolants. L’absence de formations de certaines entreprises est criante (les plateaux Praxibat censés formés les ouvriers restent déserts). Combien d’artisans vont vous proposer la pose d’une membrane pare-vapeur avec une isolation par l’intérieur, pourtant indispensable pour assurer l’efficacité et la pérennité de l’isolant ? (cf. procès rapporté par Actis, fabricant d’isolant mince réfléchissant, contre le syndicat des fabricants de laine minérale). Là encore, les préconisations d’un expert indépendant feront la différence sur le résultat final.
- enfin la troisième raison est l’effet rebond, caractérisé par la hausse de la température de consigne (qui se chauffe à 19°C comme le préconise l’ADEME ?) une fois les travaux réalisés. Les maîtres d’ouvrage recherchent avant tout un confort thermique de qualité après une rénovation, mais ce n’est pas incompatible avec une baisse des factures si les travaux ont été bien choisis et réalisés.
Que pensez des formules « Votre isolation à 1 € »
Depuis 2 ans, des opérateurs (souvent par démarchage téléphonique) vous proposent des forfaits isolation de combles à 1 €. Bien entendu, ce dispositif est soumis à conditions de ressources pour en bénéficier (les opérateurs se chargent de réaliser les travaux en échange de récupérer les Certificats d’économie d’Energie bonifiés et le montant du crédits d’impôts correspondant). Mais que pensez de l’efficacité de ces travaux, d’autant plus qu’il est possible désormais de faire isoler le plafond de sa cave ou de remplacer sa chaudière pour le même montant symbolique de 1 € ?
D’après mon expérience et divers constats, ces opérations à 1 € sont effectivement très rentables, mais au profit des entreprises qui réalisent les travaux « à la va vite », sans aucune formation des ouvriers ni obligation de résultats (à part l’enrichissement de la société qui les réalisent). Les articles dans la presse (ou ici) relatant les mauvaises expériences sont de plus en plus nombreux… Il ne faut pas oublier que ces opérations coûtent tant aux obligés qui rachètent les CEE, qu’aux consommateurs d’énergie qui les financent sur leurs factures. Des associations de consommateurs (UFC Que Choisir) lancent également un message d’alerte.
En conséquence, je vous déconseille de souscrire à ces opérations à 1 €, mais plutôt de vous rapprocher d’un espace info énergie (plateforme faire.fr) ou d’un bureau d’études thermiques pour savoir quels travaux effectués par des entreprises locales, comment les effectuer et ensuite faire contrôler la qualité des travaux avant le paiement de la facture. L’éco prêt à taux zéro peut vous permettre de bénéficier de la trésorerie nécessaire.
La massification des rénovations énergétiques ne doit pas se faire au détriment de la qualité des travaux (les travaux mal réalisés coûtent très chers à la société et sont totalement inefficaces pour réduire votre facture énergétique).
Attestation de fin de chantier manquante, histoire vécue
Je souhaite vous faire part d’une expérience « douloureuse » pour un « ex-futur » client. Ce dernier souhaite vendre sa maison récente (le permis de construire date de 2013), donc soumise à la RT2012. Il trouve un acquéreur mais le notaire bloque la vente au motif que l’attestation de « fin de chantier », encore appelée attestation de prise en compte de la RT2012 à l’achèvement des travaux, n’a pas été réalisée.
L’actuel propriétaire me contacte alors pour réaliser l’étude thermique RT2012 complète (seule l’attestation de prise en compte au dépôt du PC avait été réalisée). Une fois tous les éléments rassemblés, j’entame mon étude thermique et très vite je m’aperçois que la maison ne passe même pas le calcul du coefficient bioclimatique (celui réalisé lors du dépôt du permis de construire). L’écart est conséquent, plus de 30%… (la maison est de plein pied, avec peu de vitrage au Sud, une forme complexe et une toiture terrasse).
En conséquence, impossible de réaliser une étude thermique conforme et donc pas moyen d’obtenir l’attestation de « fin de chantier » manquante…
L’accompagnement par un bureau d’études thermiques de proximité et compétent est primordiale dans votre démarche de construction. Votre confort et votre portefeuille y gagneront…
Attention aux audits énergétiques "gratuits"
Je viens de recevoir dans ma boîte aux lettres un prospectus me proposant un audit énergétique gratuit de mon logement. Avec une caméra thermique en photo, le flyer de l’entreprise de rénovation propose un bilan complet de mon logement (d’une durée d’une 1h30). Est-ce une bonne idée ? Non, pour les 5 raisons suivantes :
* aucune entreprise n’est philanthrope. Le prétexte de la gratuité ne sert qu’à entrer chez vous plus facilement,
* le but est de vous vendre des travaux d’isolation que l’entreprise peut réaliser elle-même. Au risque que ces travaux ne soient pas prioritaires, ni utiles, voir néfastes (je pense au remplacement de fenêtres sans installation de VMC) car cette personne n’a aucune indépendance sur les solutions proposées (un autre exemple ici).
* la personne qui va intervenir chez vous n’est pas experte en audit énergétique, qui comprend l’isolation de l’enveloppe (y compris les ponts thermiques), la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire et la ventilation. A l’issue d’un audit énergétique bien réalisé, vous devez obtenir un rapport écrit avec la situation actuelle de votre logement (points forts / faibles), des propositions concrètes de travaux à réaliser (libre à vous de choisir les entreprises), priorisées avec un calcul du temps de retour sur investissement… La rénovation énergétique doit être entreprise de manière globale, même si les travaux sont réalisés phase par phase.
* Même si une caméra thermique était utilisée, l’interprétation des thermogrammes demande une formation poussée. Par exemple, il est très facile, par temps froid mais ensoleillé, de montrer une toiture fortement déperditive alors que seul le rayonnement solaire explique ce phénomène…
* En cas d’utilisation de logiciel pour vous montrer des gains espérés suite aux travaux, les calculs seraient réalisés avec le moteur de calcul du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) tant décrié…
Bref, vous l’avez compris, un audit énergétique « gratuit » doit vous interpeler quant aux finalités. Même si un audit sérieux a un coût (de l’ordre de 1.000 € à 1.200 €), il vous permet d’avoir une vue complète de la situation par un expert formé et indépendant. Les travaux prescrits seront utiles, chiffrés du point de vue coût et retour sur investissement, et phasés si votre budget ne vous permet pas de tout réaliser en une fois.
L’UFC Que Choisir dans son numéro d’Octobre 2017 met également en garde contre les bilans énergétiques gratuits.
La rénovation énergétique est un sujet sérieux ! Si je suis atteint d’une malade grave, je consulte d’abord un médecin avant d’aller à la pharmacie. Pas vous ? Merci pour votre attention et libre à vous de consulter les avis des clients qui nous ont fait confiance 😉
La qualité de l’air dans les écoles, c’est pas (encore) gagné…
J’assistais hier à une réunion d’élus à l’association des maires de Meurthe-et-Moselle (54) dont le sujet était la Qualité de l’Air Intérieur (QAI) dans les écoles. En tant que père de 2 enfants scolarisés et conscient de l’impact de la QAI sur la santé des plus (et moins) jeunes, je pensais que les choses allaient enfin bouger à ce niveau. Quelle déception !
Avant toute chose et pour comprendre mon point de vue, ci-joint un extrait d’un rapport de l’Anses datant de 2013, faisant état d’une augmentation de symptômes liés à l’asthme et d’une altération suspectée de la performance psychomotrice à partir d’une concentration de CO2 comprise entre 600 et 1000 ppm.
Et que se passe aujourd’hui dans les salles de classe en France, où la très grande majorité des écoles sont dépourvues de systèmes contrôlés de renouvellement d’air (type VMC) ?
Clairement, on constate que le seuil des 1000 ppm de CO2 est dépassé presque toute la journée (des pics à 4.000 ppm sont fréquents), et que la ventilation par ouverture des fenêtres est clairement insuffisante.
Mais rassurez-vous, car à partir du 1er janvier 2018, les communes seront tenues de vérifier l’opérabilité des ouvrants (fenêtres) et de vérifier l’état des entrées d’air quand elles existent… En clair, rien ne change, les enfants pourront continuer à s’intoxiquer à l’école et voir leurs performances se dégrader dans les différents classements internationaux…
Sans parler des autres polluants dans l’air tels que les COV produits par les produits d’entretien, la qualité de l’air intérieur ne pourra s’améliorer que via la mise en place d’un système de renouvellement d’air contrôlé (type VMC simple ou double flux), mais de cela, il n’est aucunement question !
La thermographie dans le bâtiment : à quoi cela sert-il ?
Vous venez de faire construire votre maison et vous souhaitez vérifier que votre isolation a été bien posée ? Vous vivez dans une maison dont l’isolation commence à dater et vous souhaitez vérifier son état ? La thermographie appliquée au bâtiment est un outil très puissant.
Mieux qu’un long discours, ci-joint un exemple de rapport d’inspection thermographique réalisé récemment. La problématique : une maison récente (année de construction 2013) où les occupants rencontraient des problèmes d’inconfort…
Si votre maison est neuve, pensez à faire vérifier l’état de son isolation dans un délai de 2 ans après la date de réception ; vous pourrez ainsi bénéficier de la garantie de parfait achèvement.
Faire construire sa maison, entre plaisir et inquiétude pour 60% des Français
Si, comme pour 60% des français*, vous êtes à la fois excité et inquiet de faire construire votre maison, faites appel à un expert thermicien indépendant pour vous conseiller sur les meilleures pratiques concernant :
- le bio climatisme (apports solaires, compacité, …)
- les choix des matériaux de construction et d’isolants,
- le choix des modes de chauffage, de production d’eau chaude et de ventilation.
* Cette enquête a été réalisée par le site budget-maison.com en décembre 2016 auprès de 853 français. Les résultats ont été obtenus par inter net et par téléphone auprès des clients du site.
La ventilation des logements est une étape indispensable en rénovation
Trop souvent négligée en rénovation, l’installation d’une VMC est pourtant indispensable pour évacuer la vapeur d’eau dans un logement (cuisine, salle de bains, séchage du linge, respiration des occupants, …) et assurer un renouvellement satisfaisant d’air.
J’interviens malheureusement fréquemment dans des maisons anciennes (antérieures à 1982, date à laquelle les VMC sont obligatoires dans le neuf), dont les propriétaires ont remplacées les anciennes fenêtres présentant des défauts d’étanchéité par des nouvelles fenêtres étanches et performantes.
Mieux qu’un long discours, voilà le résultat en images :
D’une part, les défauts d’étanchéité sont moindres pour évacuer la vapeur d’eau, et d’autre part le simple vitrage n’est plus là pour faire office de point le plus froid et c’est donc sur les murs aux endroits des ponts thermiques que la vapeur d’eau condense et que les moisissures apparaissent.
Avez-vous pensé à isoler vos conduites de chauffage ?
Quel sujet bizarre pour un article de blog, n’est-ce pas ?
C’est vrai isoler le toit, isoler les murs ça tombe sous le sens même.
Isoler le plancher, on y pense déjà moins souvent, mais isoler les conduites …
Il faut peut-être pas pousser le bouchon de l’isolation trop loin, non ?
Et un exemple détaillé et commenté en image :
Voici des conduites de chauffage anciennes en fonte peintes en gris au centre de l’image, partiellement recouvertes avec un calorifugeage également ancien, dégradé et de moins d’1 cm d’épaisseur.
Et cette vue, la thermographie infrarouge des mêmes conduites et le même calorifugeages.
Vous y constaterez que les conduites à nu rayonnent littéralement de chaleur (halo jaune autour des conduites blanche et rouge) et perdent une quantité importante de chaleur, la conduite au départ de la chaudière étant à 43,1°C.
La partie calorifugée/isolée apparait en vert/jaune sur la droite de l’image. Bien que dégradés, une température maximale de 19°C est affichée, soit une économie de 24°C.
Avec une telle différence de température de surface vous pouvez facilement imaginer le gaspillage de chauffage dans la cave de cette maison des années 60.
Lors de la modélisation thermique, l’isolation complète des conduites de la cave a révélé un potentiel d’économie annuelle de 6,5% sur la consommation de gaz. Soit une rentabilité sur l’investissement en matériel de 1,8 année !!!
En clair, pour quelques centaines d’euros de calorifugeages en mousse polyéthylène ou en élastomère, que vous pouvez facilementfaire vous-même, et vous me permettrez d’insister sur le mot facilement, même sans être bricoleur.
Isoler, isoler, oui … mais ça à l’air compliqué non ?
Prenez 3 minutes pour lire cette vidéo et vous convaincre que c’est à la porter de tous et toutes.
Convaincu de l’utilité des calorifugeages ?
Oui ? Bien, alors foncez chez votre magasin de bricolage préféré et revenez avec le coffre plein d’isolant pour conduites.
Pensez juste à bien mesurer vos linéaires et diamètres de conduites, comme indiquer dans la première minute de la vidéo.
Si vous avez des isolants anciens sur vos conduites, ne vous précipitez pas tout de suite.
Comme vous l’avez vu plus haut sur les deux images :
bien que trop fins, mal posés, anciens et dégradés, les calorifugeages réduisent quand même considérablement les pertes de chaleur.
Vérifiez donc d’abord qu’il est nécessaire ou pas de les remplacer.
Pour le savoir, les points à vérifier sont :
– Se désagrègent-ils ou se délitent-ils ?
– Sont-ils imprégnés d’eau ou d’humidité ?
– Ont-ils changés de couleur ?
– Se détachent-ils ou se déforment-ils ?
Si la réponse est oui au moins une de ces questions, alors un remplacement est recommandé et pourrait révélé une éventuelle fuite sur les conduites.
Dernière chose … un avertissement lié à l’amiante !
Les isolants sont appliqués sur des conduites chaudes, avant les années 80, les chaudières individuelles pouvaient générer des température d’eau chaude jusqu’à 150°C sous pression.
Largement suffisant pour déclencher un départ de feu sir des matériaux sensibles à la chaleur y étaient appliquées.
Pour éviter un éventuel embrasement un ignifugeant était employé et mélangé avec le produit isolant.
Malheureusement, l’ignifugeant le plus courant, le moins cher et le plus facilement disponible l’amiante.
Donc si votre maison date d’avant 1997, avant d’arracher vos isolants dégradés, lisez attentivement le diagnostic amiante qui vous a été remis lors de l’achat de du bien.
Si vous n’avez pas de diagnostic amiante, faites réalisez au minium un prélèvement et une analyse par un confrère diagnostiqueur immobilier.
Le coût moyen est de 60 €ttc, et le résultat de l’analyse vous évitera de vous exposer et d’exposer votre famille à des fibres d’amiante.
Cet article vous a été proposé par Emmanuel Neumann, gérant de la société ADICEE.
Comparaison du budget énergie pour une maison rénovée
Suite à l’achat d’une maison ancienne à rénover, un de nos clients nous a missionné pour réaliser une étude comparative des différentes solutions énergétiques qui s’offrent à son projet.
Avant toute chose, l’enveloppe existante sera améliorée par l’ajout d’une isolation thermique par l’extérieur (14 cm de polystyrène graphité), les combles perdus isolés avec 35 cm de laine de verre soufflée et les fenêtres remplacées par du double vitrage à isolation renforcée. Après travaux, le besoin de chauffage calculé est ramené de 142 kWh/m².an à 46 kWh/m².an.
Les 4 systèmes retenus pour comparaison par le maître d’ouvrage sont :
- solution n°1 : radiateurs électriques et production eau chaude par un chauffe-eau électrique standard,
- solution n°2 : radiateurs électriques et production eau chaude par un chauffe-eau thermodynamique,
- solution n°3 : chaudière gaz condensation pour le chauffage (radiateurs hydrauliques) et la production eau chaude,
- solution n°4 : pompe à chaleur air/eau double service pour le chauffage (radiateurs hydrauliques) et la production eau chaude.
Notre étude a consisté à comparer sur les 15 prochaines années le coût de ces 4 solutions dans la nouvelle enveloppe rénovée (sont compris le coût d’installation des différentes solutions, le prix de l’énergie choisie, le tarif du ou des abonnement(s) et le prix de l’entretien inhérent à chaque solution). Ci-après la synthèse sous forme de graphique :
Comme vous pouvez le constater dans ce cas précis, la solution basée sur la chaudière gaz (n°3) est la moins chère tout poste confondu (installation, entretien, énergie, abonnement) après seulement 5 ans.