1. Les orientations de la RT2012
La RT2012 vise :
- Une généralisation dans le neuf des Bâtiments Basse Consommation (BBC).
- Une réduction de la consommation des logements de 50% par rapport à la RT2005 pour susciter une (r)évolution technologique et industrielle significative pour toutes les filières du bâti et des équipements ;
- Une exigence sur l’efficacité globale du bâti portant à fois sur les besoins de chauffage, de refroidissement et d’éclairage (Bbiomax) ;
- Une modulation de l’exigence de consommation (Cepmax) en fonction des émissions de GES comme les réseaux de chaleur ;
- Le recours systématique aux énergies renouvelables en maison individuelle ;
- Une réglementation qui donne au maître d’ouvrage une liberté pour l’optimisation de son bâtiment sur le plan architectural et technique sur la base d’un niveau global de performance ;
- Une réglementation « performantielle » centrée sur la performance globale du bâtiment, exigences de moyens limitées et visant à l’amélioration de pratiques (ex : obligation de traitement de l’étanchéité à l’air du bâtiment en maison et logement collectif).
- Une réglementation plus lisible : exigences Cepmax et Bbiomax exprimées en valeur absolue.
Comme le montre le graphique suivant, la RT2012 crée une réelle rupture avec les réglementations thermiques précédentes. Alors que la RT2005 accordait une certaine tolérance pour les habitations équipées de chauffage électrique (avec une consommation maximale de 250 kWhep/m².an en zone H1 dont la Lorraine fait partie), la RT2012 impose une consommation maximale de 65 kWhep/m².an en zone H1 quelque soit le mode de chauffage, soit entre 2 et 4 fois moins que la précédente RT introduite en 2005.
2. Les obligations à respecter en RT2012
a. L’indice Bbio
Le besoin bioclimatique conventionnel en énergie d’un bâtiment pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage artificiel, est défini par un coefficient noté Bbio. Il est sans dimension et exprimé en nombre de points. Ce coefficient est calculé, sur une année, en utilisant des données climatiques conventionnelles pour chaque zone climatique, selon les modalités définies par la méthode de calcul Th-BCE introduite par la RT2012.
Le Bbio est un indicateur qui rend compte de la qualité de la conception imposant son optimisation, indépendamment des systèmes énergétiques mis en œuvre. Il valorise la conception bioclimatique (accès à l’éclairage naturel, aux apports solaires, grâce à un maximum de surfaces vitrées orientées au Sud…), l’isolation performante et la mitoyenneté. C’une innovation conceptuelle majeure, sans équivalent en Europe.
L’indice Bbio doit être inférieur à une valeur maximale nommée Bbio max.
Exigence introduite par la RT 2012: Bbio £ Bbio max
Calcul du Bbio max : valeur moyenne, modulée selon :
- Le type d’usage
- la localisation géographique
- l’altitude
- La surface habitable (en MI)
Bbio max = Bbio maxmoyen × ( Mb géo + Mb alt + Mb surf )
Où Bbiomaxmoyen est la valeur moyenne du Bbiomax définie par type d’occupation du bâtiment ou de la partie de bâtiment et par catégorie CE1/CE2 ;
CE1 = bâtiments dans lesquels il n’est pas nécessaire de climatiser pour garantir un niveau suffisant de confort d’été.
- Mb géo : coefficient de modulation selon la localisation géographique ;
- Mb alt : coefficient de modulation selon l’altitude ;
- Mb surf : pour les maisons individuelles ou accolées, coefficient de modulation selon la surface moyenne des logements du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
Pour les bâtiments comportant plusieurs zones, définies par leur usage, le Bbiomax du bâtiment est calculé au prorata des SHONRT de chaque zone, à partir des Bbiomax des différentes zones.
Modulation en fonction de la zone climatique :
Modulation en fonction de l’altitude :
Modulation en fonction de la surface :
Pour les maisons individuelles ou accolées, le coefficient Mb surf de modulation du Bbiomax selon la surface moyenne prend les valeurs suivantes, avec NL représentant le nombre de logements du bâtiment :
Pour les bâtiments collectifs d’habitation, le coefficient Mb surf de modulation du Bbiomax selon la surface moyenne est pris égal à 0.
Le Bbio est calculé par le moteur de calcul Th B via un pas de calcul horaire se basant sur les données historiques météorologiques fournies par Météo-France. Ci-après un exemple de résultat du calcul de Bbio mois par mois :
b. La température intérieure de confort (Tic)
La température intérieure de confort ou Tic relative au confort d’été doit être inférieure à une valeur de référence (Tic réf).
c. La consommation d’énergie primaire (Cep)
L’indice Cep de consommation d’énergie primaire (sur les postes chauffage, ECS, éclairage, auxiliaires et ventilation) doit être inférieur à une valeur maximale Cep max.
d. Le respect de garde-fous inhérents à la construction
- L’étanchéité à l’air du bâtiment (mesurée obligatoirement à la fin du chantier de construction) définie par l’indice Q4Pa Surf doit être inférieure à 0.6 m3/h.m² en maison individuelle (et 1 m3/h.m² en logement collectif).
- Le ratio de transmission thermique linéique moyen doit être inférieur à 0.28 W/m².K.
- La valeur de pont thermique linéique 9 à la jonction plancher intermédiaire/mur extérieur doit être inférieur à 0.60 W/m.K.
- La surface couverte par les baies vitrées doit être supérieure à 1/6 de la surface habitable et le facteur de transmission solaire maximal est modulé en fonction de l’orientation des baies.
- Toute maison individuelle ou accolée doit avoir recours à une source d’énergie renouvelable ou à une alternative. Les solutions éligibles pour satisfaire cette exigence de moyen sont :
- Utiliser pour la production d’eau chaude un ballon d’eau chaude thermodynamique aillant un COP supérieur à 2 selon la norme NF EN 16147.
- Assurer la production d’eau chaude par l’intermédiaire de 2m² de capteurs solaires certifiés orientés au Sud et inclinés entre 20° et 60°.
- Etre raccordé à un réseau de chaleur.
- Recourir à une production de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire assurée par une chaudière à micro-cogénération à combustible liquide ou gazeux.
- Justifier que le système employé permet une contribution de 5kWhep/(m².an) sur le Cep global de la maison. Dans ce cas seule l’étude thermique complète pourra valider ce point.
3. Les labels en RT2012
- Le label HPE (Haute Performance Energétique) a pour objectif de réduire la consommation d’énergie primaire de 10% par rapport au RT2012.
- Le label THPE (Très Haute Performance Energétique) a pour objectif une réduction de 20% des consommations d’énergie primaire par rapport au niveau RT2012. Il y aura le renforcement d’exigence de moyens.
- Le label Effinergie+ apporte 3 progrès par rapport à la RT2012. Primo, il permet d’améliorer la structure du bâtiment en interférant sur le Bbio. Il exige une amélioration de 20% du rendement Bbio max par rapport à la RT2012. Puis il demande d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments sur les 5 usages élémentaires. Un renforcement de 20% du Cep max par rapport au niveau RT 2012 = 40 kWhep/(m².an) est donc obligatoire pour obtenir le label. L’efficacité des systèmes de ventilation et la qualité de l’air sont mesurées ainsi que la perméabilité des réseaux de ventilation (Classe A). Ce label rend obligatoire l’évaluation des consommations d’énergie des bâtiments et de ses usages. Il rend aussi l’affichage la part d’énergie renouvelable de l’habitat produite exigée.